GLENCOE MARATHON en Ecosse…
Ok ok… avant de vous lancer dans la lecture, on va se mettre dans l’ambiance. Allez- cliquez sur ce lien. Et ensuite vous pouvez commencer à lire!
Ecosse… Ecosse…
Mais comment nous sommes nous retrouvez si loin de nos Pyrénées??Ben justement en parlant avec un Ecossais DANS les Pyrénées! Oui je sais c’est hyper rare! Aussi rare que de rencontrer l’ours… mais ça arrive!
Non , tout simplement car le hasard (qui fait souvent bien les choses) a mis un Ecossais dans un de mes stages de Trail. C’était cet été au Col du Soulor.
« Douglas Armstrong ». Un nom qui claque! ouai on s’attend à voir passer un texan qui sait jouer de la trompette et qui s’est rendu sur la lune sur un vélo… la classe non??
En fait, c’est juste un sympathique Ecossais traileur adopté par une toulousaine qui lui a mis le grappin dessus. D’ailleurs, de peur que sa fille ne quitte le pays, le père de cette Toulousaine a recruté l’Ecossais dans son entreprise… pas con pour garder sa fifille!!!
C’est en parlant avec lui des courses de son pays qui me dit : « hey il y a le GLENCOE MARATHON en Ecosse qui est superbe » (Avec son petit accent écossais du sud-ouest de la France)

« Glencoe », ça sonne bien. Mais comme moi au début, quand on entend ce nom de course on se dit… « euh… ok mais c’est où?? »
Alors mon pote Douglas a su desuite trouver les mots…
-« Dans les Highlands, sur le site du tournage Braveheart »…
-« ok c’est bon on part quand!!! »
42km et 1200m dans les Highlands.
Ni une ni deux, au bout de quelques jours ou deux semaines à tout casser, je recontacte Douglas pour lui dire que j’ai une ENORME envie d’aller découvrir l’Ecosse. C’est un pays qui m’attire depuis longtemps, justement pour son histoire, sa culture, ses paysages que l’on connait à travers de multiples grands films (James Bond – SKYFALL / BRAVEHEART / HIGHLANDER)… bref je kiffe!
Ensuite parceque j’adore la Cornemuse; Je sais pas pourquoi mais c’est un instrument qui me transcende. Il me fait vibrer, j’ai des frissons (pour de vrai) en écoutant un morceau de cornemuse!
J’aime aussi le look Ecossais, cette culture du port du kilt! (oui ils sont tous comme ça dans la rue!)
En quelques échanges de mails nous voilà parti pour organiser un voyage en couple avec des gens que je connais à peine et qui nous invitent en plus dans leur famille en Ecosse! ENORMISSIME! on va vivre l’Ecosse de l’intérieur!
C’est aussi un pari de pouvoir enchaîner tout juste deux semaines après mon ultra Pirineu (manche de Coupe du monde d’ultraskyrunning 110km et 6700m d+) une telle course… mais le voyage en vaut la peine!
Évidemment, je passe sur tous les détails du voyage, mais une fois arrivée là-bas nous avons été accueilli chez la maman de Douglas comme des Rois! et c’est peu de le dire!
Le Glencoe Marathon se court entre Glencoe et sa vallée malheureusement connue pour le massacre du clan Mac Donald par le Clan Campbell, vendu aux Anglais… (comment je fais mon historien!, mais j’ai buché à fond Wikipedia Ecosse avant de partir!)
Il arrive au pied du sommet de Grande Bretagne dans la vallée de Glen Nevis : le pic BEN NEVIS et ses 1300m et des brouettes… à Fort William.
Ce marathon de montagne est sur le papier assez cassant et rapide mais technique avec des passages caillouteux avec de fortes pentes. Dans la réalité c’est la même chose. Ils nous ont pas menti… si si… il y a un bon km à courir dans un champs de tourbe en montée (vraiment une grosse galère) et ça je l’ai pas vu dans le descriptif de la course!
On passe aussi à travers les Loch, ces grands bras de mer qui rentrent dans les terres. Cette course est un GROS cliché de l’Ecosse et j’aime ça!
Côté accent… on comprend rien à ce qu’ils disent… heureusement qu’on en avait un avec nous! 🙂
LA COURSE :
Le matin au départ, un pti gars en kilt joue de la cornemuse. En arrivant sur le site je suis tout excité et je me fais savoir à Douglas qui voit dans yeux la joie d’avoir ce folklore au départ : JE SUIS DEJA TROP HEUREUX!
Les filles (Gaby, Flopett et Fleur) nous ont déposé pour rallier le départ du semi marathon à Kinglocheven. Flo va vivre sa première expérience de conduite à gauche… bravo à elle, Flopett s’en ai sortie à merveille!
Le speacker de la course nous chauffe avec son micro. Une ambiance guerrière au son de la cornemuse me met totalement dans la course! On hurle avant le départ!
5,4,3,2,1 Yeahhhhhhhhhhh…
C’est parti! on part par vagues devant un public assez nombreux pour un coin si paumé dans la cambrousse. Nous sommes dans la première vague avec Doug. Ils ont tenté de faire 5 vagues de 100 coureurs par niveaux. En effet les premiers km se font sur des petits sentiers étroits et heureusement que nous ne sommes pas 500 d’un seul coup.
KM1 à 5 (Ouai je suis sympa je ne parles pas en Miles!) : je prends les devants de la course et me met à 15/16 à l’heure. C’est de la route vallonnée et ensuite un petit « single », donc je cale mon allure « marathon ».
Je suis bien, j’ai la foulée légère, le soleil baigne dans la vallée c’est parfait!
Je me retourne et je vois que nous sommes 4. Il y a le vainqueur de l’an dernier qui a posé les bases du record de l’épreuve : 3h33. Je ne sais pas du tout si ce record est jouable ou non donc j’observe beaucoup les 3 autres concurrents.
Dans les premières rampes de la grosse première difficulté du jour, je maintiens mon allure et testes les autres. A ma grande surprise le vainqueur de l’an dernier lâche assez vite.
Tant mieux le podium se profil déjà même si c’est long encore. Dans une partie un peu plus raide avant un long plateau, on lâche le futur 3e. Je me retrouve avec un autre barbu (mais lui il l’a plus longue et plus rousse… sa barbe! bandes de cochons… vous pensiez à quoi!)
Il est dans ma foulée mais c’est moi qui mène le train. Je l’entends souffler, je me dis qu’il va bientôt « péter ».
km 7-8 : on entame un bon km dan un gros chantier tourbeux. C’est des montagnes russes où nos pieds s’enfoncent dans un mélange de pelouses et de fossés plein d’eau. Mes Adidas Xt Boost avec la guêtre intégrée sont parfaites puisque je n’ai rien qui rentre dans la chaussure (à part de l’eau évidemment). c’est galère, les appuis sont « merdiques ». J’ai la cheville qui part dans tous les sens, et ce barbu écossais continu de courir… je l’accroche sans trop puiser.
Ouf on sort de ce « merdier ». on reprends un terrain en cailloux et c’est le final de la première montée avec 150m de deniv sur moins d’1km à passer. C’est raide mais je cours. EOIN, c’est son prénom, commence à lâcher prise. Ok il aime pas les montées raides. Je continu sans me griller et on arrive au Col des « Devil staircase » (yeahhhhhhh).
C’est beau, on a une superbe vue sur des montagnes et des lacs.
km 15 à 20 : la descente sur Kinglocheven, situé à la mi-course. Je descends à bonne allure; Le sentier alterne passage techniques, pistes roulantes. EOIN me colle. Il est à l’aise dans cette descente. Juste en bas il me dépasse et se lance à vive allure sur les derniers hectomètres de la descente. C4est large et roulant. Nous sommes presque à 20 à l’heure. Il envoi le bougre!
Km 20 : Nous passons le ravitaillement devant une foule immense (car c’est le départ des coureurs du semi dans une demi-heure. Nous passons la mi-parcours en 1h30. 20km et 700m D+ en 1h30. Ca commence à courir là.
L’arrêt au ravito est express. EOIN court à l’américaine, des arrêts très courts. Moi qui comptait me reremplir les flask… c’est rappé!
Km 21 : on entame la deuxième partie de la course avec l’autre grosse difficulté du jour, une montée de 2 ou 3km et 400m D+ à avaler à peu près. Ensuite on sera sur un plateau et la descente sur l’arrivée se profilera. (enfin sur le papier!)
Je reprends les commandes de la course et monte à bonne allure. Il me colle mais souffle. je pense être plus à l’aise que lui sur cette portion.
Le public nous encourage. Le sentier et les paysages sont magnifiques. On domine le Loch Linnih Et c’est beau!
La chaleur commence à se faire sentir. Il est 11h du mat’ et J’AI CHAUD EN ECOSSE! (je pensais jamais pouvoir dire ça un jour!)
km 25, nous sommes en haut et se profile devant nous une grande vallée large et bucolique. Le sentier serpente au milieu. C’est beau. Mais je commence à être un peu cuit. Je m’alimente et bois mes dernières réserves en eau. Vite il me faut un ravito!
Nous sommes sur une succession de Up&Down. C’est cassant. On court à 13/14 km/h. C’est engagé mais tenable.
Le ravito est là. Mais à peine arrivé, EOIN repart. Merde mais je dois refaire vite le plein. Je fais comme je peux et repart. Je recolle à lui. Putain il va pas être facile à suivre celui-là. Je sens que je puise. J’ai pas pris assez de boisson et la nourriture est juste. Mince je vais me faire avoir comme un bleu. Je tiens et m’alimente. ouf ça va mieux. Il reste 13km
km30 : nous sommes toujours sur ce plateau vallonné. Il y a un autre ravito. EOIN me décroche juste avant dans une petite montée. Tant pis je le laisse filer et je refais le plein au ravito. Je sens que je commence à faiblir.
Km35 : C’est une succession de montagne russes (pas courant en Ecosse!). Je le vois à 300m.Il ne creuse plus l’écart. Je poursuis mon avancée. Je gère mon allure comme je peux avec la forme qu’il me reste.
Km40 : Dernier coup de cul et c’est la dernière difficulté du jour. je vois en contre bas l’aire d’arrivée. Il reste presque 200m de dénivelé à descendre.
Je donne tout. C’est une large piste forestière. Je descends à grandes enjambées. Il est là pas loin. je le vois. Mais courant à la même vitesse que moi je n’arrive pas à recoller.
Dernier single dans un sous-bois et nous rentrons dans l’aire d’arrivée.
3h18 54 au final à 40 secondes du premier. Bravo à lui! Moi j’ai tout donné et c’est la course. C4est ainsi il a été plus fort. Néanmoins dans la bataille on a explosé le record de l’épreuve de 12min au final. C’EST PAS DEGEUUU!!!
Le bilan de ce week end est très positif : Super forme, super paysages et super pays! L’Ecosse est belle et rude!
L’ECOSSE c’est comme on peut l’imaginer… Grandiose!!!!!
Du coup chacun à rempli son objectif… Douglas dans les 50 premiers, Gaby son semi en moins de 3h
Floflo… trouver la maison de la carte postale!
Et moi PODIUM! : j’avais parié avec mon copain que si je décrochais le podium je mettrai un kilt…. j’ai mis le Kilt!!!