Bonjour à tous!
Bon voilà l’hiver est passé tout le monde a fait du gras et tout et tout… sauf que moi j’ai repris les chemins de l’entrainement début décembre!! Et oui! Comme j’avais terminé ma saison fin octobre j’ai glandé un peu courant novembre et ensuite au boulot!
Afin de reprendre la forme je m’étais inscrit sur des formats de courses hyper courtes qui m’ont plutôt bien réussi :
– La corrida de LOURDES et le Cross de SEMEAC… dans les deux j’ai eu le goût du sang dans la bouche (c’est bon signe pour un coureur… ça parait barbare pour le commun des mortels je le conçoit! :)… mais que c’était bon! Bon de retrouver quelques sensations de vitesse et de pilotage! J’ai terminé 5e et 3e. Mais ça on s’en fout hein! 🙂
A bloc sur les deux courses… et même en moto sur la première photo!! 😉
Du coup, j’ai passé les fêtes de Noël à travailler ma foulée et ma technique telle une ballerine refaisant ses gammes… un deux trois, un deux trois… J’ai presque choper l’arabesque! bref… j’ai surtout eu le tournis à force de faire des tours de piste tel un hamster dans sa cage!!!
J’ai bien mangé aussi pendant les fêtes comme tout le monde promis!! 🙂
1er dossard de l’année :
Mi janvier, j’ai couru le premier trail de mon année. Au non ce n’était pas une manche de coupe du Monde … mais tout simplement un petit trail difficile et « cassant » dans le LOT, organisé dans le village de mes beaux parents, SAINT-VINCENT RIVES d’OLT (à côté de CAHORS).. je vous laisse imaginer la pression de l’évènement!
Je me devais de gagner… sinon aurai-je gardé l’estime de « beau papa »?? et en plus je suis le parrain de la course…
Alors je suis parti vite pour creuser l’écart sur les bord du LOT avant d’entamer les premières difficultés du jour : 18.5km mais presque 900m de dénivelé. Et oui le LOT ce n’est pas plat du tout! Il s’agit de causses très raides et caillouteux qui se succèdent.
Cette année 170 coureurs étaient au départ.
Afin de transformer cette épreuve en « test-match » pour les premières grosses courses qui approchent à grand pas j’ai décidé de me mettre en mode « compétition relevée » et ne rien lâcher pour tenter de faire le meilleurs chrono possible.
Les sensations étant bonnes, j’ai pu faire une belle sortie et me rassurer sur la forme du moment.
Je remporte l’épreuve en 1h27’50. Ouf! l’honneur est sauf! Chez les filles c’est l’ancienne championne du Monde de cyclisme Marion CLIGNET (toulousaine depuis plusieurs années) qui remporte l’épreuve en 1h48 environ.
Ce fut une belle rampe de lancement pour ma saison qui devrait se dérouler de la sorte :
Je pars sur 3 objectifs majeurs cette année.
– AVRIL : L’Ultra trail Barcelona en Catalogne : 100km et 4500m D+
– AOUT : La LEADVILLE100 aux USA dans les Rocheuses du Colorado : 160km et 4500m D+, une course mythique !
– OCTOBRE : La GARMIN Mourne SKYLINE en Irlande, une manche de skyrunning courte distance 35km et 3000m D+
Et pour préparer au mieux ces objectifs je vais faire les courses suivantes réparties de manière stratégiques tout le long de l’année :
– Février : Gruissan Phoebus Trail 50k – 1500m D+
– Mars : L’Ergysport Trail du Ventoux 46k – 2100m D+
– Juin : Le Chrono du Pibeste (Kilomètre Vertical) 4k – 1000m D+
– Juin : Le TrailCarlac, marathon de montagne en Espagne 42k – 2500m D+
– Juillet : La course des refuges à Cauterets 53k – 3500m D+
– Septembre : La Skyrhune au Pays Basque, une manche courte de skyrunning 21k – 1700 m D+
Un Gruissan phoebus trail amer….
Gruissan c’est 50km dans le Massif de la Clape à côté de Narbonne avec 1500m de montées descentes, virages à gauche, virages à droite. C’est usant et technique mais surtout très roulant. Les allures sont rapides. On cours autour de 14-15 sur le plat et on trottine dans les montées. Il n’y a aucun temps mort.
C’est aussi la manche de la coupe de France FFA de trail Long. Donc c’est hyper relevé. Il y avait un gros plateau de coureurs nationaux prêts à en découdre! Seb SPEHLER (Adidas), Max CAZAJOUS (Mizuno), Nico MIQUEL (ERREA), Manu GAULT (ASICS), Fabien CHARTOIRE (Adidas Clermont Ferrand)… bref du lourd!
La course est partie vite mais comme je la connais bien maintenant (4e participation), j’ai décidé de me mettre à mon régime pour ne pas « péter le moteur »… J’étais bien en 6e-7e position. Tout le corps a répondu parfaitement au circuit « Up and Down » que propose le joli Massif de la Clape. A Gruissan c’est pas plat du tout!
Je suis resté à une allure dynamique mais respectable jusqu »au 30e km. Enfin ça c’était le plan de bataille. Ne pas être cramé avant le 30e sinon…
Je me suis bien alimenté aussi donc aucun souci.
Mais voilà… je passe le 30e km et son ravitaillement, Christophe MARSERO, mon assistant du jour me permet de rapidement changer mon sac et je repars une banane à la main (ben oui j’adore ça!).
Sauf que… Je pense avoir mélangé vitesse et précipitation. Je repart et 3km plus loin je sens une douleur au ventre qui commence à arriver. Je ne suis pas bien et Manu GAULT me revient dessus. Il m’encourage mais je n’arrive pas à suivre car je suis gêné et comme je ne m’alimente plus je commence à être « cuit ».
Cette portion de Gruissan, entre le 30e et le 42ekm est rude et escarpée. Il faut relancer fortement mais souvent la plupart des coureurs ont déjà « tapé dans les réserves ». Là pour le coup, c’est aussi mon cas. Je ne mange rien, je ne bois rien. Rien ne passe.. j’ai une douleur au ventre et je n’ai envie de rien. Je vomis un peu (désolé pour les détails) et je continu à marcher.
Mentalement je commence à accuser le coup. Les gars me reviennent dessus. Ils me doublent et me lâchent. Mon château de carte que j’avais minutieusement monté depuis plusieurs semaines, avec mes entrainements et ma préparation, mais aussi mon début de course sage, s’effondre. Tout espoir de finir dans les 10 premiers est anéanti.
Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. J’ai déjà testé des dizaines de fois ce ravitaillement. Ma technique est rodée. Je marche, je cours, mais c’est trop tard, la course est terminée. C’est rageant car j’avais de bonnes jambes et l’occasion de transformer la forme en résultat est perdue. Une cartouche tirée pour rien.
Alors mon calvaire continu car, telle un pneu crevé j’avance comme je peux pour rallier le prochain ravito. (ouai désolé les images sont pourries…). J’arrive au ravitaillement une bonne 40 aine de minute au delà du temps de passage que j’avais calculé. Christophe est là et me demande si je veux abandonner… « et bien non ça va aller je vais terminer« , lui dis-je (enfin un truc dans ce genre)…
Je mange, je bois de l’eau, du coca et je relance la machine pour les 9 derniers km de cette course. Tant pis, je termine pour l’honneur, pour l’entrainement, pour rien, juste pour le fait de terminer, pour la famille qui attend depuis plusieurs heures, pour Fleur, pour Flopett… pour tout ça par respect pour les gens, les derniers qui se cassent le cul pour finir alors qu’il n’y a plus de spectateurs sur le parcours…
C’est aussi un bon moyen de retrouver son côté aventurier, finir coute que coute et pas se laisser aller à la facilité. Cela forge le mental pour la saison qui va venir. C’est la piqure de rappel qui te permet d’être plus fort plus tard.
Les choses n’arrivent jamais sans raison et quand je repense à mon début de saison raté l’an dernier et la saison de feu que j’ai enchainé ensuite… je relativise cet échec et signe desuite pour réitérer ma folle saison 2015.
J’ai passé la ligne avec Fleur sur mes épaules qui était trop heureuse de me voir arriver.
J’ai terminé pour ça, sans le savoir, mais quel moment de bonheur et d’émotion. Ce petit bout de choux qui applaudie et vous crie bravo quand elle nous voit… peu importe la place.
C’est juste le fait de terminer et de voir son papa passer la ligne qui la ravie… alors moi aussi je suis ravi!
(Après coup, j’ai analysé pourquoi j’ai eu mal au ventre car ça ne m’est jamais arrivé. En décortiquant tous les détails, je me suis rendu compte que je n’ai pas bu une seule goutte d’eau en 3h de course. Que de la boisson énergétique sucrée et que des aliments sucrés. Mais pris dans la course, au ravitaillement j’ai changé de sac grâce à mon assistance et je suis reparti desuite sans boire un peu d’eau qui permet de laver un peu l’estomac et de se rafraichir. Du coup j’ai dû faire une « overdose » de sucre… je ne vois que ça!… erreur de débutant qui m’apprendra!
ALors j’ai terminé humblement et avec émotion cette grosse galère.
Ce fut quand même un beau week end car Floriane mon épouse a pu courir la veille et se faire plaisir et le beau temps était de la partie!
LA moins stressée du monde!! 🙂
Alors on va rester sur ces éléments positifs!
Ah oui autre chose!! Il reste encore des places pour Deux de mes stages :
2 et 3 juillet à SAINT-LARY et 17 et 18 septembre à la Mongie… vous allez vous régaler!!
Bravo Julien encore un très bon récit. Hâte de lire le prochain.