Hello à tous!
Je vais vous raconter mon été. Les gens racontent leurs vacances à la rentrée ben moi c’est un été complet que je vais vous raconter…
Alors évidemment c’est lié à la course, à l’objectif ultime de mon année, La LEADVILLE100… si vous avez suivi mes derniers récits, je vous ai bassiné avec cette course depuis janvier!
Ben voilà on y est!
POUR RAPPEL
La Leadville100 ? C’est une des courses mythique des USA. Et les USA c’est un peu le berceau de notre sport. Alors courir là-bas c’est comme faire un pèlerinage !
C’est Sébastien CAMUS, le manager et coéquipier de mon équipe Garmin Adventure qui m’a proposé l’aventure en fin d’année dernière, lorsqu’on préparait la saison 2016.
Il m’a dit, « Camelbak (un de nos sponsors) a un dossard pour un membre de l’équipe… Si ça te tente… «
« Biensur !!! J’ai toujours rêvé d’aller courir aux US et la Leadville en plus…. Wahhh! » (j’ai dit à peu près ça!)
Alors j’ai orienté mon début de saison vers cette course si particulière. Un 160km plutôt roulant avec quelques passages raides. Le tout en altitude puisque la course est toujours au dessus des 3000m. La course se gagne en 16h… C’est pour dire si c’est roulant quand même !
Après une blessure en début d’année j’ai couru mes courses en fonction des caractéristiques de la Leadville100.
Le parcours est vraiment roulant. De très longues et larges pistes de terre à travers les bois et les hauts plateaux. La Leadville100 est spéciale. C’est une vraie course et non une grande randonnée comme certains ultra se transforment. La barrière horaire est courte. Ils ne laissent que 30h pour boucler cet ultra. Même pas la moitié des partants finissent. C’est pour dire!
Donc en préparation, j’ai couru le Grand raid de Camargue en Juin. J’ai pu tester ma capacité à courir vite longtemps sur des terrains plats. Ma deuxième place là-bas autour des 8h30 m’a apporté beaucoup de confiance pour envisager la Leadville100.
LA PRÉPARATION AU PIC DU MIDI
La particularité de cette course donc … c’est la haute altitude de base! et oui courir tout le temps entre 3000 et 3800m… c’est pas mon quotidien! Certe, on monte parfois très haut sur des courses de montagne. Mais là tout le temps c’est complètement différent!
Alors j’avais contacté au mois d’avril, Marc BRUNING, de L’Office Départementale des sports des Hautes-Pyrénées, pour voir avec lui s’il pouvait m’aider, par n’importe quel moyen, à travailler l’altitude.
Il m’a desuite proposé de faire un séjour au Pic du Midi de Bigorre. C’est L’observatoire Astronomique perché à 2877m qui est aussi le symbole de notre petite Région. On l’aime notre Pic!
Merci à Marc et à Daniel SOUCAZE aussi, le directeur du site.
En plus de l’opportunité de dormir là-haut, c’est une super belle expérience humaine pour moi. C’est un rêve de pouvoir passer autant de temps dans cet endroit si particulier. J’ai pu engranger pas mal de points de repères en altitude qui m’ont apporté de la confiance. J’ai pu aussi faire mes « week-end choc » en cumulant de nombreuses heure d’entrainements. Je n’avais que ça à faire là-haut : MANGER DORMIR COURIR! Floflo et des copains sont venus m’accompagner pour certains de mes entrainements! J’aime partager!!! 🙂
J’ai passé aussi de supers soirées en compagnie de toute l’équipe qui travaille là-haut. Ce fut une super expérience et j’ai vu des couchés de soleil et des ciels étoilés… MAGNIFIQUES!
LA COURSE DE PREPA : LA CAMINADE DU PIC DU MIDI
Lors de ces stages en altitude au Pic courant Juillet, j’ai pu courir sur place la CAMINADE DU PIC DU MIDI : un 24km et 1600m D+ technique et rapide qui partait de LA MONGIE pour passer au sommet du PIC DU MIDI… un peu la maison quoi!!
J’ai pris les devants de la course dès le départ. L’an dernier j’avais gagné cette course. Alors j’avais à coeur de retenter la victoire mais aussi de me tester sur la fatigue car j’avais pas mal d’heures d’entrainement avant. Et du coup « travailler sur la fatigue » dans certains, c’est bénéfique.
Au départ, il y avait des costauds, Julien COURBET (Team CHULLUNKA) ancien vainqueur du GRP 160km et actuel leader du challenge SALOMON « Over the Mountain », Et Stéphane BACOU, un excellent coureur de la Région qui « trust » les premières places sur ce genre de format de courses. Tout deux aussi en prépa de courses. Nous avons fait la course à 4 avec aussi Simon DELMAS (Endurance 65), excellent coureur, qui nous a donné du mal.
En passant au sommet du Pic du Midi j’étais en tête avec un faible avance sur ces 3 hommes. Dans la descente, Julien est revenu sur moi et nous avons bataillé pour ne pas se faire rattraper.
Dans la dernière montée vers LA MONGIE, Julien a marqué le pas et je suis parti voyant que Simon était sur nos talons.
Je remporte la course juste devant julien et Simon qui ont bien bataillé, en 2h33. C’était une belle course, une belle ballade avec Julien. Nous avions souhaité terminer main dans la main mais comme Simon est revenu sur nous les choses ont été quelque peu chamboulés. Peu importe, nous avons tous fait un excellent entrainement! Stéphane termine 4e
J’ai terminé ma prépa et suis parti pour les USA début août.
LEADVILLE : L’avant course
Me voilà ici en famille aux US pour courir dans une semaine et demi cette belle aventure !
Le voyage a été long, les 8h de décalage horaire fatiguant…
Mais j’ai pu m’acclimater assez vite lors de mes premiers entraînements ici à Keystone non loin de Leadville.
J’ai reconnu à plusieurs reprises des morceaux du parcours. Pour être franc la course ne passe pas par les plus beaux coins du Colorado. Mais l’ambiance est là. Leadville est une ville tournée vers le Vtt et le trail le tout enrobé d’une « cool attitude » géniale ! Ils ont tous une casquette, la barbe sans stress !. Je suis comme un poisson dans l’eau !
Ce séjour est aussi l’occasion de passer des vacances en famille pour découvrir la culture américaine. Ici les gens sont sympa. Les décors sont magnifiques… C’est à voir ! Tous les clichés des USA sont présents… les GROS CAMIONS AMERICAINS, les GROS PICK-UP, les ARMES dans les supermarchés, les BIKERS sans casques sur les grosses Harley… les drapeaux américains sur les façades des maisons… Les US quoi!
La veille de course, je suis détendu et serein. Le travail a été fait, je suis dans d’excellentes conditions pour disputer cette épreuve. Je vais me calquer sur mon allure et compter les mecs devant à l’arrivée. J’espère rentrer dans les 18h de course. Cela me semble jouable sur le papier. Elle s’est gagnée en 16h30 ces dernières années… On verra bien! J’espère un top 10 voire mieux…
Avec les gens de CAMELBAK USA!
Quand tu termines cette épreuve tu as en cadeau finisher, une grosse boucle de ceinture de cowboy! Alors On y va!
LEADVILLE : La course
J’ai passé une bonne nuit mais courte nuit. Je suis détendu. LEADVILLE vit au rythme des coureurs et les bars sont ouverts à 3h du mat’.
Le départ est lancé au son de l’hymne américaine. C’est émouvant. Les américains sont à fond et tous tournés vers leur drapeau la main sur le coeur. C’est beau!
Des les premiers km je me cale dans ma bulle. Mais très vite nous nous retrouvons un petit groupe de 5 avec Ian Sherman notamment, à la poursuite de Max King qui est 4min devant.
Le public est venu en masse nous encourager!
L’allure est vraiment cool et l’ambiance dans le groupe géniale. Tout le monde papote se présente… « Hey Nice to meet you ». Ça caractérise vraiment l’état d’esprit US. Ils sont détendu même en pleine course. Ça change rien mais c’est carrément plus agréable.
Je passe second la première difficulté du jour et Ian Sherman me rattrape dans la descente.
Au 38ekm à la sortie d’un ravito je mets le pied dans un trou que j’avais pas vu car on traversait un « champ de patate » tondu à l’arrache. Il y avait plein d’herbe sur le trou. Du coup c’est pas la cheville qui est partie mais ma jambe entière. Et ça a déclenché un blocage au niveau du bassin vers le sacrum. Je me suis pas inquiété et j’ai continué.
Deux coureurs me passent sur le long plat qui nous mène à la deuxième difficulté du jour.
Je gère mon effort sans me préoccupé de ma place.
Enfin au 60ekm nous arrivons à la partie montagneuse de la course. La traversée allez retour d’une chaîne à 3800 M. 2 fois 1000m de dénivelé positif à avaler en 35km.
Mon bassin me gène dans les descentes mais ce n’est pas douloureux. Je demande à chaque ravitaillement s’ils ont pas un ostéopathe pour me débloquer… Mais rien…
C’est pas la culture aux USA d’avoir des osteo en course. On a bien de la chance en France. Ni podo, ni osteo… Juste un poste médical avec des médocs.
Je me sent bien. J’entame la montée avec les bâtons et reviens en haut sur les gars.
Au demi tour à Winfield à la mi parcours je suis encore 5e.
Dans la remontée je reviens sur deux mecs et je passe le col en 3e. Je suis survolté! Les bénévoles et les coureurs que je croisent le sont aussi pour moi. Ils sont d’une « positive attitude » qui fait plaisir !
Je fais derrière une belle descente sur des chemins techniques et raides (oui la Leadville100 est malgré tout un bon trail !)
Je reviens à Twin Lakes (km100) en 4e position. L’ambiance est énorme. Les américains ont installé des barnum et chaque groupe d’amis ou de famille encouragent les coureurs comme des dingues, avec des cloches et des « houhouuuuu »
Je repart pour une montée raide de 5km la gêne à la hanche est un peu plus présente. La descente derrière est un calvaire. Je ressent une vive douleur à chaque foulées. Je continu tant pis…
Mais au 125e km je ne peux plus courir… Il reste trop de km pour passer la ligne dans cet état. Je demande une dernière fois au ravito s’ils ont pas un osteo « i’m just looking for a fucking kyropracter… Shit… » ce sont mes mots.Dans ces moments là tu sais parler Anglais!! 😉
Je sais que c’est ma seule chance de passer la ligne… Même à l’arrache. Sans ça c’est l’abandon. Et ce fut la cas. Pas d’ostéo… pas de finisher!
Floflo m’a récupéré en pleurs… j’étais si triste de quitter la course sur ce détail là….
Côté course c’est Ian Sherman qui remporte la course pour la deuxième fois consécutive en 16h30 après avoir doublé Max King à 20km de l’arrivée en pleine perdition. Chez les filles c’est Clair Galaher qui gagne en 19h de course et elle prend la 5e place au scratch.
Je suis très déçu c’est vrai car je m’étais investi à fond dans l’objectif de mon année … Mais c’est comme ça… C’est un fait de course… Comme une chute en cyclisme alors que tu es dans la bonne échappée.
Côté positif je me suis régalé ! Courir devant dans de telles courses c’est quelque-chose… Le public est fou!!
J’ai eu des encouragements et des tapes dans les mains comme jamais ‘!! J’ai eu des milliards de « Houuuu great job! » lorsque j’étais encore 3e au 100eme km… C’était génial !
J’ai rêvé d’une belle place à la Leadville100 .. Je pensais pas en être si proche.
J’ai peut être pas de résultats.. Mais j’ai de beaux souvenirs !
Maintenant je vais passer au garagiste car je ne marche pas droit et je boite 😉
En rentrant j’ai eu que des bonnes surprises. Mes copains ont fait de superbes perf’ sur les courses de leur été :
Guillaume BEAUXIS (Team HOKA) remporte le GRP 160km
Nico BOUVIER-GAZ (Team New Balance) fait 2e du GRP 80km
Et Sébastien CAMUS (Team GARMIN) termine à une MAGNIFIQUE 7e place sur l’UTMB
Alors ça m’a réchauffé le coeur! 🙂
A bientôt pour de prochaines aventures!!
J’ai mal au coeur pour toi, Julien. J’ai lu ton récit avec passion.
Comme tu écris « C’est un fait de course » mais quand même. Tant d’investissement…
Heureusement, tu en gardes d’excellent souvenir.
En tout cas, GRAND BRAVO, je suis admiratif.
Le GRP : j’y étais … comme supporter.
A plusieurs endroits des parcours, j’ai encouragé les participants dont les hérissons.
J’ai retravaillé mon anglais car Peter Spieler participait au 160. Hélas, j’ai assisté à son abandon au Hautacam.
10 hérissons étaient au départ du 80. 7 l’ont réussi.
Cordialement.
JY
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Salut,
Beau récit !!
Je t’ai croisé dans ta remontée vers Hope Pass (je descendais vers windfield).
C’était cool de croiser un français !!!
Trop dommage que tu ais été contraint de t’arrêter !!!
Bonsoir,
Félicitations pour cette course (avortée) et pour ce beau récit. Vous nous faites réver. Bon courage pour la remise en forme, soignez vous bien. Au plaisir de se croiser rue V.H. à Tarbes Amicalement. DENIS